20 avril 1980 – 20 avril 2000

Communiqué de Kaci REDJDAL

Député de la communauté algérienne du Sud de la France

Le 20 avril fait partie de ces dates qui ont marqué l’Histoire de notre pays. Des algériennes et des algériens se sont soulevés et ont manifesté pour revendiquer, la reconnaissance de leur culture et de leur langue mais aussi l’instauration des libertés démocratiques.

La commémoration de cet événement est nécessaire à double titre :

  1. rappeler le contexte historique qui a engendré cette révolte, l’ostracisme subi , pendant des années, par la culture et la langue de tout un segment de la société.
  2. mieux expliquer le message de cette revendication afin de l’élargir à toute l’Algérie. Le combat pour l’Amazighité est avant tout un combat, pour la liberté d’expression , les libertés démocratiques, pour un Etat de droit. C’est le combat de toutes les algériennes et de tous les algériens.

20 ans après, même si le peuple a enregistré plusieurs acquis dont le pluralisme politique , la presse indépendante, l’enseignement de la langue amazighe dans certaines écoles, le journal télévisé en langue amazighe…. ; le chemin vers un Etat républicain moderne est encore assez long..

Les larges concessions faites aux intégristes , le retour au populisme et à l’autoritarisme comme mode de gestion, la mise au pas de la classe politique , la volonté d’inféoder les institutions de la République, sont autant d’indicateurs qui peuvent mettre en danger ces acquis.

La situation actuelle, caractérisée par une confusion politique , cautionnée par des partis se réclamant de la démocratie, exige de nous tous, une plus grande vigilance et une plus forte mobilisation. Les partis politiques actuels sont incapables de réaliser le compromis nécessaire pour imposer une véritable alternative. En reniant les valeurs qui peuvent constituer le socle d’un projet républicain et en se compromettant avec l’intégrisme, ces partis participent à la mise en place programmée d’un projet conservateur.

Plus que jamais, la problématique de l’Algérie doit être posée en terme de vision de société. L’éducation, la culture, la place de la  femme dans la société , les problèmes identitaires, …. sont autant de thèmes qui ne peuvent s’accommoder d’une ambiguïté ou d’une confusion politique.

La mobilisation et l’union des forces de progrès est, plus que jamais, nécessaire pour imposer ce projet de société moderne, à laquelle aspire la majorité des algériennes et des algériens.

K.R. ./ Marseille, le 20 avril 2000