DEMISSION DU RCD
LETTRE DE DEMISSION
Monsieur Kaci REDJDAL
Député de la communauté algérienne du sud de la France
A Monsieur Le Président
duRassemblement pour la Culture et la Démocratie
Objet : Démission des structures du RCD
Monsieur Le Président,
Depuis Septembre 1990, date de mon adhésion au RCD , je n’ai ménagé aucun effort pour défendre les valeurs qui me semblaient être incarnées par le RCD : démocratie, débat, transparence, solidarité …….
J’ai réussi, avec quelques amis, à mettre de fortes assises à ce parti dans le Sud de la France et cela n’a pas été une tâche facile dans une région dominée par le FLN et les islamistes.
Au prix de beaucoup de sacrifices, nous avons fait du RCD une force incontournable dans cette région. Mon élection à l’APN a été le fruit d’un long combat mené par une équipe caractérisée par un courage exemplaire et une très forte détermination.
Nous avons milité pendant des années, seuls et avec nos seuls moyens.
Depuis mon élection, j’ai assumé du mieux que je pouvais ma mission , souvent dans des conditions très difficiles et malheureusement sans le soutien du parti.
Je me suis battu pour défendre les valeurs du parti à l’extérieur comme à l’intérieur.
J’ai interpellé les instances concernées à chaque fois que les valeurs de débat , de transparence et de démocratie sont bafouées. J’ai notamment dénoncé tous les dysfonctionnements des structures de l’émigration . J’ai eu l’occasion d’interpeller verbalement et par écrit, le Secrétaire National à l’Emigration, le premier Vice Président et vous-même ( mon fax du 22 mai 1999) sur ces dysfonctionnements et même sur la stratégie politique du RCD envers notre émigration.
Les seuls échos qui m’ont été réservés s’inscrivent dans une démarche qui visait à m’isoler, car il s’agit bien d’un isolement qui a commencé d’ailleurs depuis très longtemps.
En deux années et demi de mandat parlementaire :
Je vous ai informé de tous ces éléments dans mon fax du 22 mai 1999 et je vous avais précisé que c’était de mon devoir de vous interpeller même si tous les signes convergent vers ma marginalisation.
On évoque l’émigration exclusivement lorsqu’il s’agit des cotisations du député de l’émigration.
Monsieur Le Président,
Je sais que les finances sont nécessaires et importantes pour le fonctionnement d’une formation politique mais lorsque dans un parti politique ou dans un groupe parlementaire :
Je suis interpellé en tant que député de l’émigration et je m’interroge sur la conception par le parti, du rôle et de la mission du député de l’émigration.
Je pensais qu’un parti et un groupe parlementaire avaient également pour mission de faciliter la tâche du député et de lui permettre de mener efficacement son travail afin d’honorer les engagements pris envers les citoyens.
Je constate malheureusement que ce n’est nullement le cas. Toute discussion autour des conditions de travail du député de l’émigration est écartée.
J’estime par conséquent que les valeurs pour lesquelles je me suis engagé dans ce parti ne sont plus d’actualité, la responsabilité exige que je me retire du parti.
Je sais que le parti essaye de me discréditer au niveau de la base militante en évoquant uniquement le problème des cotisations, mais vous savez parfaitement que les raisons de ma démission sont nettement plus profondes.
Alger le , 09 novembre 1999
Kaci REDJDAL